Dopage des raquettes, pourquoi pas légal ?

Tous les joueurs de tennis de table savent de quoi je parle quand je parle de « boosting ». Il s’agit de traiter les revêtements des raquettes de tennis de table avec des substances chimiques. En dehors du milieu, le sujet est inconnu, mais il suscite depuis longtemps des discussions. En 2008, une « interdiction de collage frais » a été introduite, interdisant le collage de colles contenant des COV (colles contenant des solvants organiques volatils) sur les raquettes. Ensuite, le « boosting » est devenu un grand sujet de discussion. Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ?

 

Texte : Cédric Tchanz (La chronique est parue le 24.11 22 dans la Volksstimme – Le journal de l’Oberbaselbiet.)

Une raquette de tennis de table se compose d’un bois et de deux revêtements, le premier étant constitué d’une éponge et d’un caoutchouc supérieur collé dessus. Pour le « boosting », on utilise différentes huiles qui sont appliquées sur l’éponge. Celle-ci absorbe l’huile et s’écarte, ce qui a pour effet d’étirer le caoutchouc supérieur et de créer un effet de catapulte plus important lors du jeu. Le revêtement devient plus souple et a un effet accélérateur. Ce produit, le « booster », peut être acheté en ligne. La Fédération internationale de tennis de table interdit de traiter physiquement et chimiquement le revêtement après que le fabricant l’a fabriqué selon des prescriptions qualifiées.

Mais venons-en au problème : avant les matches, les raquettes sont contrôlées par les arbitres. D’une part, ils mesurent l’épaisseur, d’autre part, ils vérifient à l’aide d’un test à la vapeur si des solvants organiques volatils (colle fraîche) ont été utilisés. Il n’est pas possible de déterminer si la raquette a vraiment été « boostée ». Il n’existe pas d’appareil ou de procédure permettant de déterminer si la raquette a été préparée. Résultat : presque tous les professionnels préparent leurs raquettes. Mais certains athlètes s’y opposent. Il se murmure que ces derniers reçoivent des revêtements déjà traités de la part des fabricants. Cela signifie que les revêtements sont simplement « boostés » à l’avance.

De mon point de vue, le « boosting » devrait être légalisé. Il ne sert à rien de laisser cette règle en l’état, car pratiquement personne dans le milieu ne la respecte. Par conséquent, d’un point de vue éthique, la légalisation serait bien meilleure pour l’ensemble du sport et des athlètes, et ce ne serait plus un problème. Une autre approche consisterait à sévir, à prélever des échantillons de revêtements sur les raquettes après les matchs et à les tester dans un laboratoire. (Là, on pourrait déterminer si le « boost » a été effectué). Cependant, cela serait coûteux, le joueur devrait sacrifier ses revêtements et en coller de nouveaux. La situation me semble claire.